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29

oct. 2024

LE FOCUS SHN : Interview d'Océane Durand

Publié il y a 1 semaine par Léonard Marx

LE FOCUS SHN : Interview d'Océane Durand

Étudiante en PGEL3 et arbitre national de Taekwondo

Cherès Skémiennes, chers Skémiens,

Dans le cadre de notre semaine qui nous plonge dans l'univers des Sportifs de Haut Niveau (SHN), LE FOCUS a eu le plaisir d'interviewer une élève de SKEMA et aujourd'hui arbitre national de Taekwondo : Océane Durand. 

Né le 27 septembre 2003, Océane est une étudiante PGEL3 sur le Campus de Lille. Océane a commencé le taekwondo à l’âge de 9 ans. Depuis 2017, elle se tourne vers l’arbitrage et officie depuis 2019 après avoir obtenu le titre de Jeune Arbitre National.

Dans cette Interview nous nous plongerons dans le quotidien d’Océane, son développement au sein de SKEMA et ses objectifs futurs. 

SkemaSports - Océane, peux-tu nous résumer ton parcours et ta pratique actuelle du taekwondo? 

Océane Durand - Je m’entraîne aujourd’hui à l’École Thanh-Long, à Neuville-en-Ferrain, avec 3 entraînements de 2h par semaine. C’est nettement moins que lorsque j’étais compétitrice, où je m’entraînais en moyenne 10 à 12h par semaine de manière encadrée. Pour l’instant, la saison sportive n’a pas encore réellement démarré, mais lorsque nous serons plus avancés dans l’année, les compétitions auront lieu le week-end : du vendredi soir pour la pesée jusqu’au dimanche soir, à hauteur d’un à deux gros événements par mois.

 

SkemaSports – Quels sont tes objectifs cette année ?

Océane Durand - En raison du Covid-19 puis de la prépa, j’ai dû faire une pause dans la pratique du Taekwondo, et a fortiori, dans mes fonctions d’arbitre. J’ai pu arbitrer à nouveau en juin, après les écrits de la BCE. Pour cette saison, je souhaite donc reprendre l’arbitrage sérieusement afin d’évoluer et de valider dès que je le pourrai le diplôme d’Arbitre National 2ème degré (je suis actuellement 3ème degré). J’espère pouvoir arbitrer sur les différents championnats de France ainsi que sur des Open labellisé.

 

SkemaSports – Quels ont été tes meilleurs résultats et tes plus belles performances en carrière ?

Océane Durand – Les plus gros événements auxquels j’ai pu prendre part sont la Coupe de France Minimes de 2019, un événement auquel tous les Jeunes Arbitres Nationaux sont convoqués pour leur permettre de découvrir les compétitions nationales, et l’Open International KPNP 2019, qui avait accueilli le pôle France et des compétiteurs internationaux.

 

SkemaSports – Quel est ton point de vue sur la fonction d’arbitre et son importance ?

Océane Durand - En tant que compétitrice, je ne me rendais pas compte de l’importance des arbitres. En réalité, plus les arbitres sont performants, plus l’événement est fluide et moins on se rend compte de leur présence et de leur importance. Il faut être réactif, à jour sur les règles, ne pas hésiter quand on pense qu’il y a une faute, être précis dans sa gestuelle, faire abstraction des coachs et de la foule, etc. La chose la plus importante en tant qu’arbitre central, c’est d’avoir confiance en ses connaissances des règles pour réussir à les appliquer en faisant abstraction du reste, tout en étant attentif à l’état des combattants et aux demandes des juges et des coachs. Être arbitre, c’est être attentif, rigoureux, réactif et savoir gérer la pression extérieure. Être arbitre, c’est oser aller au centre de l’aire, commettre des erreurs, se faire corriger par le responsable de l’aire et retourner au centre pour continuer de s’améliorer. En tant qu’arbitre, il faut également être polyvalent, avoir la capacité d’être arbitre central, juge, opérateur technique (l’arbitre qui gère l’ordinateur avec le score et le temps). Enfin, il faut aimer communiquer pour que tout se passe bien avec l’équipe arbitrale de son aire, avec les coachs, etc. (en particulier sur les compétitions internationales où tout doit se faire en anglais).        

SkemaSports – Quel beau parcours ! Peux-tu nous parler de la dimension physique pour une arbitre de taekwondo ?

Océane Durand - Par rapport aux compétiteurs, l’arbitrage demande une condition physique moindre. Pour autant, l’arbitre central doit tout de même pouvoir se déplacer rapidement et être réactif face à toutes les actions, blessures ou fautes potentiels des combattants. Il y a donc un test physique pour pouvoir être arbitre national, puis à chaque nouvelle évolution au sein de l’arbitrage. Être en capacité de s’entraîner en club de manière régulière suffit pour maintenir cette condition physique. Un arbitre doit également être formé aux gestes de premier secours, avec une certification telle que le PCS1. Pour cela, c’est à l’arbitre de se former en dehors, avec des stages chez les pompiers ou autre.

SkemaSports – Et par rapport à la dimension mentale ? 

Océane Durand - Même si la dimension physique est moindre pour un arbitre, la dimension mentale est tout aussi importante que pour un combattant. En effet, un arbitre est soumis à beaucoup de pression lors d’une compétition. C’est l’arbitre qui permet le bon déroulement de la compétition en faisant tourner son aire, en particulier sur les petites compétitions où nous sommes souvent en sous-effectif (donc peu ou pas de pauses pour reprendre son souffle). L’arbitre est également, et malheureusement, soumis à beaucoup d’insultes (d’autant plus violentes si l’on est un jeune arbitre ou une femme, ce qui fait qu’il y a malheureusement peu d’arbitres femmes et peu de jeunes arbitres qui continuent) car il est souvent considéré comme le responsable de la défaite d’un combattant. Heureusement, les sanctions à l’encontre des coachs ou des spectateurs trop injurieux sont de plus en plus importantes, et particulièrement sévères à l’international. Les responsables d’arbitrage et les responsables de la compétition sont de plus en plus sensibilisés à ces problématiques. Enfin, la pression peut venir du fait que l’arbitre central en particulier doit être extrêmement rapide dans ses décisions, doit être attentif aux combattant, afin de sanctionner les fautes et d’empêcher que les combattants se blessent (en particulier quand ils débutent ou qu’il y a un grand écart de niveau) ou qu’il y ait un KO. C’est la pratique au fur et à mesure qui permet de réussir à s’habituer et à gérer de mieux en mieux cette pression, ainsi que l’écoute et l’aide des responsables d’arbitrage et des compétitions dès le moindre incident.

 

SkemaSports – Comment le Statut SHN te permet de concilier ta pratique du Hockey à haut niveau et les cours ?  

Océane Durand - Le statut de SHN me permet de justifier mes absences et d’adapter mon emploi du temps pour me rendre aux compétitions. En effet, même si elles ont lieu le week-end, les arbitres sont les personnes qui font les pesées la veille des événements. Nous avons également un briefing pour nous rappeler les règles importantes et pour connaître les spécificités de la compétition à laquelle nous allons prendre part le vendredi soir. Il nous faut donc être présent sur le lieu de la compétition dès le vendredi. Je suis donc très reconnaissante à SKEMA de me permettre de prendre part à ces événements qui me permettront d’évoluer et de continuer de m’améliorer en tant qu’arbitre cette année, grâce au statut SHN.

 

 

SkemaSports – Voulais-tu faire du Taekwondo ton métier ? Comment te projettes-tu dans le futur ?  

Océane Durand - On ne peut malheureusement pas vivre du simple fait d’être arbitre ou grand compétiteur au Taekwondo en France. Ceux qui vivent de ce sport sont en général des enseignants, avec leur club, qui ont souvent aussi des fonctions aux seins des ligues ou de la fédération. Mais tous les arbitres français ont un métier à côté, et ne font de l’arbitrage que par passion. Je ne peux donc pas vous dire que je souhaite en faire mon métier, mais j’espère pouvoir continuer à arbitrer. C’est quelque chose qui m’aide à être plus efficace, à prendre des décisions rapidement, et qui me permet de travailler en équipe, de rencontrer des personnes de divers horizons. C’est également une fonction valorisante puisqu’on se sent utile, car on accompagne les combattants, on permet le bon déroulement des compétitions, qu’elles ne prennent pas de retard et qu’il n’y ait pas de blessés. J’espère donc pouvoir continuer d’arbitrer à côté de mon futur métier qui sera a priori sans lien avec le Taekwondo. Et si, par la suite, j’ai l’occasion d’aider de jeunes arbitres dans leur formation ou lors de leurs premières compétitions, j’en serais ravi.       

 

SkemaSports remercie profondément Océane d’avoir accepté de répondre à nos questions et nous lui souhaitons le meilleure pour la suite !

 

BON SPORT À TOUS ! 

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